"Je souhaite que l'on s'oriente vers un parcours de soin intégratif, associant davantage la médecine conventionnelle aux techniques naturelles."
Pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs s’il vous plaît ?
Bonjour, je suis Alexandra Attalauziti, naturopathe, réflexologue et également formatrice. J'ai fait une formation en école d’infirmière, il y a de nombreuses années. J’ai malheureusement été contrainte d’arrêter après deux ans à la suite de soucis de santé. C'est à ce moment-là que j'ai trouvé une formation assez accessible pour moi, pour être assistante en stomatologie et ainsi pouvoir travailler au bloc opératoire. Je suis petite fille et nièce de stomatologue, je passais déjà mes mercredis et mes samedis en salle de stérilisation donc je baignais dedans depuis un certain temps.
Très rapidement, j'ai réalisé que j'avais envie d'aller vers la santé naturelle. J'ai grandi avec un grand-père et une maman qui nous soignaient avec des huiles essentielles, des micronutriments, on consommait des produits biologiques, etc. De surcroît, étant à cette époque sportive de haut niveau, j’avais déjà recours à la supplémentation avant même de suivre le circuit de sport étude. Je connaissais donc bien ce milieu, j'ai d’ailleurs longuement hésité entre suivre une formation d’ostéopathie ou de naturopathie.
Ostéopathie, à l’époque, c’était « mieux vu ». C’était donc plus facile pour moi de suivre cette spécialité en complément de mon exercice d’assistante en stomatologie. À la fin de mes quatre années d'études, j'ai pu me lancer en tant qu'assistante en école d'ostéopathie. J'ai rapidement lancé mon propre cabinet, et le marché de l'ostéopathie s’est vite organisé en parallèle. Malheureusement pour moi, à l’époque, j’ai fait le « mauvais » choix de l’école, et je me suis retrouvée contrainte de supprimer ma plaque d’ostéopathe quelque temps plus tard, au profit de « techniques manuelles cranio-sacrées ».
C’est à ce moment-là que j'ai décidé d'aller plus loin, en faisant une école de naturopathie. Grâce à mon cercle familial j’avais grandi dans le monde médical, j’étais très autodidacte, mais j’avais besoin d’entériner tout ce savoir. J’ai également fait une formation pour être moi-même formatrice, parce que cela me plaisait d’enseigner. J’ai donc donné des cours d’anatomie physiopathologique, également de nutrition… Les accréditations commençant à arriver sur le marché de la santé naturelle, il fallait que je sois un organisme de formation pour avoir le droit d’enseigner. Je me suis donc lancée et j’ai créé mon propre organisme de formation pour pouvoir faire de la sous-traitance. Petit à petit, je me suis donc dirigée vers la formation, et comme je ne suis pas de ceux qui font les choses à moitié, je suis partie de trois modules et me suis retrouvée avec un cursus de plusieurs centaines d’heures en naturopathie.
Je pense qu'étant donné que je ne pouvais plus poursuivre le sport à un niveau élevé, j’ai redirigé mon désir de dépassement vers le domaine intellectuel. Mon esprit avait besoin de cette activité stimulante, d’où mon vif intérêt pour l’apprentissage. En parallèle de tout ceci, je me suis également mariée et j’ai donné naissance à mes cinq enfants. Voici donc mon parcours, en quelques mots.
Vous êtes à l’origine du Syndicat des Professionnels de la Naturopathie. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi avoir créé ce syndicat ?
J’ai décidé de monter le Syndicat des Professionnels de la Naturopathie il y a 7 ans, avec Monsieur Cosimo Diciolla, afin d’éviter aux futurs praticiens naturopathes d’essuyer les mêmes plâtres dont j’avais fait les frais quelques années auparavant en ostéopathie, en n’ayant pas de process de validation de compétences. À mon sens, les organisations professionnelles qui existaient déjà et qui faisaient à n’en point douter un très bon travail, avaient peut-être une vision un peu trop élitiste du métier. Je pars du principe que l’on peut avoir différents niveaux de compétences dans un métier et qu'on n'a pas tous le potentiel d'avoir le niveau du « Naturopathe expert » par exemple. C’est ce pourquoi j'ai eu envie de faire un syndicat pour tous les professionnels de la Naturopathie, pour permettre à ceux qui ne maîtrisent qu’une branche de la naturopathie, comme la nutrition ou l’aromathérapie par exemple, d’exercer quand même, d’accompagner ses usagers en leur garantissant un parcours de soins en toute sécurité. J'ai assez rapidement fait adhérer mon syndicat à la Chambre nationale des professionnels libéraux, avec assez de facilité c’est vrai car mon grand-père en était l’un des fondateurs. J’ai d’ailleurs rapidement eu des responsabilités au sein de cette Chambre. Aujourd’hui, je suis responsable du secteur Bien-Être, j’ai une vue sur tous les syndicats des métiers du bien-être, je suis conseillère nationale et présidente de commission à la Caisse de protection sociale des travailleurs indépendants (CPSTI), et je suis également administrateur de l’union nationale des caisses d’assurance maladie (UNCAM). Je gère ainsi des dossiers de médiation au niveau national et par conséquent, je fais partie des interlocuteurs privilégiés des organisations ministérielles.
Malheureusement, il semble qu’elles ne reçoivent plus mes multiples sollicitations par courrier, email ou téléphone depuis le 28 juin 2023, date à laquelle le Ministère Firmin a lancé le comité stratégique de restructuration en vue de cartographier les « pratiques non conventionnelles ». Je déplore profondément cette ignorance car le SPN faisait partie des interlocuteurs qui étaient très souvent sollicités. Je garde espoir que mes nombreuses tentatives de contact soient à nouveau considérées, afin que nous puissions poursuivre le travail de reconnaissance de nos métiers qui avait été amorcé. Il faut savoir qu’à ce jour, autour de cette table, il y a No Fake Med, le Conseil de l’ordre des médecins, l’AMCA, mais strictement aucun syndicat médical et bien-être. Nous devions y être, ils nous avaient demandé beaucoup de documentations, nous avions longuement travaillé avec les professionnels pour monter un dossier de qualité. Nous étions prêts à les rejoindre, tout comme d’autres syndicats médicaux qui avaient été conviés mais qui n’ont finalement pas eu l’opportunité de s’exprimer. Parmi eux, les pharmaciens notamment qui travaillent tous les jours avec les professionnels de la naturopathie et qui sont capables de donner un avis sur la collaboration avec les naturopathes.
Quel est le rôle du syndicat des professionnels de la naturopathie ?
Le SPN travaille avec d'autres organisations professionnelles que sont la FENA, l’OMNES, la APHN et la APNF. Nous sommes donc cinq organisations, et sommes
pour le moment le seul syndicat qui soit considéré comme représentatif parce qu’en France, quand on veut être représentatif il faut être rattaché à une organisation plus importante. Nous sommes rattachés à la CPL, nos statistiques et nos adhérents sont donc enregistrés au ministère du Travail comme représentatifs et c’est pour cela que les professionnels adhérents peuvent exercer au sein des Urssaf, des CAF, des CPSTI, etc. En réalité, nous avons surtout une action sociale, c’est-à-dire que nous défendons les droits sociaux de nos adhérents parce qu'à partir du moment où la branche de métier n’existe pas véritablement, c'est compliqué de protéger ses droits de professionnel, aussi bien en tant que salarié ou qu’indépendant. Depuis 3 ans, nous avons une très grosse enveloppe budgétaire afférente aux frais d'avocat et d'huissier, étant donné que nous faisons partie, comme d'autres organisations professionnelles, des gens qui protègent les usagers. Nous avons constitué de nombreux dossiers permettant l’arrêt d’activité de naturopathes « autoproclamés dangereux », en vue de protéger les usagers, mais nous intervenons également pour protéger les usagers de la formation professionnelle. Malheureusement, on recense de plus en plus d’arnaques à la formation. Depuis 2017, la répression des fraudes fait un très bon travail de contrôle des professionnels en exercice. Ces derniers doivent se présenter comme autodidactes ou certifiés d’une école, qui pour être valable doit elle-même être reconnue auprès de la Direction du travail. Malheureusement, il y a beaucoup de gens qui ne sont pas bien informés sur lesdites écoles, et qui parfois payent 15 000 euros pour une formation qui n’est pas enregistrée, à l’issue de laquelle ils ne sont pas certifiés naturopathes. Dans ce cadre-là, lorsque la répression des fraudes identifie un praticien non certifié qui exerce en se présentant comme tel (même si ce dernier l’ignore car il pense être issu d’une école enregistrée), l’amende s’élève à 144 000 euros pour publicité mensongère. Inutile de préciser donc, que sans une protection tierce, les praticiens mettraient souvent la clé sous la porte après avoir été contraints d’indiquer la mention « autodidacte » sur tous leurs supports de communication ainsi que la porte de leur cabinet.
Notre rôle au sein du SPN, est donc aussi de gérer ces dossiers en renvoyant ces professionnels éconduits vers des écoles partenaires du syndicat ou d’autres syndicats professionnels, afin qu'ils puissent valider leurs compétences.
Au syndicat, on a aussi un rôle d’informateur notamment auprès du ministère, pour parler de nos métiers. Nous intervenons donc dans le cadre du ministère du Travail, de la Formation, nous communiquons avec France Compétences qui délivre des titres RCP, nous essayons d’échanger aussi avec la lutte antisecte.
Enfin, le SPN est lui-même organisme de formation. Il a donc aussi pu valider les compétences de certains professionnels en litige ou de professionnels souhaitant valider leurs compétences.
L'adhésion au SPN est-elle réservée uniquement aux naturopathes ?
L'adhésion au syndicat est réservée à tout professionnel exerçant au moins une technique naturopathique parmi les 10 techniques naturopathiques. C'est-à-dire que nous avons beaucoup de professionnels réflexologues par exemple qui sont réflexologues exclusifs et qui sont au SPN. Nous avons aussi des kinésithérapeutes qui sont micronutritionnistes, des ostéopathes qui sont conseillers en phytothérapie, ils doivent juste prétendre d'une attestation de fin de formation en validant leurs compétences émanant d'un organisme de formation.
Nous avons une commission d'admission, donc tous les dossiers d'adhésion sont contrôlés. Nous avons une commission de veille juridique, c’est-à-dire que tout nouvel adhérent est contrôlé par notre comité de veille (site internet, réseaux sociaux...).
Nous suivons le process que fait l'inspecteur de la répression des fraudes. Nous avons un cahier des charges et nous conseillons notre adhérent en lui suggérant de changer cette phrase, de penser à mentionner ceci ou cela… Tous les adhérents passent au contrôle une à deux fois par an, parce qu’il peut arriver qu’ils oublient qu'ils ont fait évoluer leurs pratiques ou parce que la législation peut aussi avoir évolué. C'est un service que nous offrons à nos adhérents depuis le début et cela leur plaît bien.
Nos professionnels doivent tous être assurés, même si l'assurance professionnelle n'est pas obligatoire pour nos métiers, nous imposons à tous nos professionnels d’être assurés et de disposer d’un tiers de médiation, exigé par le code du commerce. Enfin, nous leur demandons leur attestation de fin de formation, pour que nous sachions d'où ils viennent. Nous avons des adhérents qui exercent sur le territoire français mais qui sont formés à l'étranger. Notre service d'admission est donc aussi compétent pour gérer cela et en ce moment, il y a de nombreuses arnaques pour des formations au Canada par exemple, qui sont certes très bonnes, mais dont les pratiques ne sont pas autorisées sur le sol national. En réalité, le praticien aura donc payé la moitié de son cursus pour apprendre des choses qu’il n’aura in fine pas le droit de mettre en pratique en France.
Nous avons également parmi nos adhérents plus de 500 médecins qui ne sont pas sur notre annuaire parce que les médecins n'ont pas le droit d'être mis en avant. Néanmoins, certains d’entre eux ont des orientations naturelles, ils sont par exemple micronutritionnistes, phytothérapeutes, pour certains ils ont des DU… Ils font partie des professionnels que nous pouvons mettre en avant auprès de nos adhérents quand ils demandent à travailler de façon intégrative, avec des médecins.
Quelles sont les ambitions du syndicat dans les années à venir ?
Je dirais même dans les mois à venir ! Je souhaiterais que la naturopathie soit réglementée par le ministère de la Santé, par le ministère du Travail, que nous ayons des formations reconnues et certifiantes au niveau des titres RNCP, et pas seulement pour le métier de naturopathe. Je souhaiterais que nous pensions aussi aux autres professionnels qui n'ont peut-être pas les compétences nécessaires ou le temps leur permettant de se diriger vers une certification de naturopathe, qui fait partie des compétences relativement élevées, mais qui peuvent s'ils le souhaitent être des vendeurs spécialisés en boutique naturelle ou en officine, faire du conseil en naturopathie sans avoir spécialement de techniques manuelles, avoir un peu moins de compétences en physiopathologie pour accompagner des troubles. Finalement, il s’agit surtout de protéger les usagers afin qu’ils sachent quel type de professionnel ils peuvent aller voir.
J’aimerais aussi rassurer tous les professionnels médicaux et paramédicaux qui travaillent avec nous depuis des années, pour qu'on puisse continuer à travailler de façon intégrative avec eux, pour sécuriser le parcours de soins de l'usager. Nous savons bien que les usagers sont de plus en plus en demande de ces techniques naturelles mais nous sommes conscients qu’ils ont des pathologies nécessitant la prise en charge par les professionnels médicaux. Malheureusement, le fait qu'on continue à mettre d'un côté les professionnels du bien-être et de l’autre les professionnels médicaux, pousse certains usagers à faire des mauvais choix. C'est pour cela qu'il faut que nous avancions rapidement vers la santé intégrative pour que la prise en charge puisse se faire correctement et que nous empêchions l'accès aux autoproclamés « je ne sais quoi ».
Que pensez-vous des épisodes médiatiques houleux dont la profession a fait l’objet ces derniers mois, notamment avec l’affaire Doctolib, certaines dérives de prises en charge, etc. ?
Concernant Doctolib, je n’ai pas de problème avec le fait que l’on nous ait demandé de sortir. Cela a été fait dans les règles, les praticiens ont disposé de 6 mois pour trouver d’autres solutions et grâce à cela, de nombreux annuaires ont vu le jour en redoublant de vigilance pour contrôler l’expertise des professionnels référencés. Pour cela, j’ai plutôt vu le côté positif.
Ce qui a été négatif en revanche, c'est la récurrence de ces articles. Certains journaux font parfois quatre articles sur la même personne toutes les semaines, et cela donne l'impression que tous les naturopathes sont comme cela. À mon sens, c’est plutôt cette publicité qui nous a causé du tort. À titre personnel, je suis l'interlocutrice privilégiée de plusieurs journalistes qui ont fait un réel effort pour comprendre, pour s’informer. Il y a quelques médias qui pointent systématiquement leur lampe torche sur les problèmes, mais bien souvent ce sont les mêmes. Le plus problématique, c’est que nous ne disposons pas de réelle opportunité en face. C’est-à-dire que l’on compte très rarement des articles qui mettent en avant un bon naturopathe où un cabinet pluridisciplinaire dans lequel il y a un naturopathe, un sophrologue, un médecin, une sage-femme, avec qui cela se passe très bien et avec qui on a des municipalités contentes d'avoir fait intégrer des professionnels du bien-être dans leur maison de santé.
L'épisode médiatique devient compliqué à cause de cela. De mon côté, cela fait déjà 5 mois que je demande au ministère du Travail et au ministre de l'Intérieur de faire cesser ces articles parce que l’impact économique chez les professionnels qui sont pourtant très compétents est réel.
L'écosystème a fait un travail énorme, c’est-à-dire que les annuaires ont fait un gros travail. On a été nombreux à informer les usagers. Maintenant, il faut que le tapage médiatique cesse ou alors qu'on explique aussi qu’il y a de très bons professionnels qu'on peut trouver à tel endroit. J’avais expliqué à un de ces médias qui aime bien rajouter de l’huile sur le feu que l’identification d’un mauvais professionnel est très simple : s’il dit qu'il faut arrêter les traitements médicamenteux ou qu’il dénigre un traitement médicamenteux, c’est un signal d'alarme pour pas y aller. Malheureusement, il ne l’avait pas publié alors que dans les faits, c’est un des premiers indicateurs à surveiller en consultation.
Concrètement, je pense que cela a fait du bien pour les annuaires, qui ont fait un super travail après Doctolib, en contrôlant la validation des compétences, ou en mettant une vignette « autodidacte ». Aujourd’hui, Doctolib a été remplacé par Médoucine, Crénolib, Résalib, Connectilib, Consulib. Il y a aussi les annuaires des organisations professionnelles qui ont aussi fait un gros travail pour certaines organisations, en fouillant les processus d'adhésion.
Sur le site du SPN, les adhérents qui sont référencés le sont strictement dans leur domaine de compétence. Il est possible de voir si le praticien est en cours d’étude ou s’il exerce, si oui dans quel domaine et avec quelle spécialité… Choisir un praticien référencé chez nous c’est une garantie pour le consommateur d'aller consulter un naturopathe ou un conseiller en naturopathie bien formé, sérieux, qui répond aux exigences du métier.
Si quelqu'un se dit naturopathe alors que nos équipes ont vu en commission d'admission qu'il n’avait par exemple que des compétences en phytothérapie, il aura le droit de s'installer mais il sera enregistré chez nous comme conseiller en phytothérapie.
Comment voyez-vous l'évolution de la profession de naturopathe ?
Je souhaite qu’on s’oriente véritablement vers un parcours de soins intégratifs, associant la médecine conventionnelle aux techniques naturelles, incluant la naturopathie et toutes autres prises en charge relatives aux techniques de bien-être.
Pensez-vous pouvoir être davantage encadrés ?
Oui tout à fait, mais pour que nous soyons encadrés il faudrait que nous soyons réglementés. D’où l’importance de constituer un cahier des charges, pour définir une charte, au sein de laquelle nous pourrions évoluer, qui nous dirait quoi faire et quoi respecter. Une fois que le cadre est défini, ce n’est pas compliqué de s’y conformer. D’autant plus que les professionnels de la naturopathie, comme de la sophrologie ou autre spécialité sont des personnes qui sont très investies pour la qualité de service de leurs clients. Dès que nous leur proposerons un environnement de travail structuré visant à assurer une qualité de service optimale, nous rencontrerons peu d’obstacles pour la déployer auprès des professionnels de santé.
En parallèle du rôle de présidente du SPN, vous êtes aussi directrice de l'école ADNR. Pouvez-vous nous en parler ?
Tout à fait. Je suis donc la directrice générale d’ADNR Formation qui tend à former des naturopathes, des conseillers en naturopathie, des conseillers de vente en produits naturels, des réflexologues, des praticiens de massages bien-être… L’école a aujourd’hui plus de 13 ans.
Nous faisons de l'ingénierie mixte depuis le début, avant même que les facultés de médecine ne se lancent à digitaliser les cours d'anatomie. Donc on a à la fois
des cours théoriques en e-learning et des cours en présentiel pour la mise en situation professionnelle et la validation des compétences. On est présent dans 15 villes sur le territoire national. J'ai également un de mes centres qui est en Guadeloupe. On forme à peu près entre 400 et 450 professionnels en naturopathie par an. Je suis aussi à la tête de Consult ADNR qui est un assistant digital qui permet d'aider le professionnel du bien-être à être respectueux des données de santé de ses clients sur un serveur santé. C'est donc un assistant qui permet à la fois d'avoir les questionnaires, la réponse attendue à l’anamnèse, le partage des conseils en naturopathie, des audios de sophrologie… Le comité scientifique de Consult ADNR a pu mettre beaucoup de fiches pratiques des programmes naturopathiques d'aide. Nous sommes aussi partenaires avec de nombreux laboratoires extrêmement compétents, dont COPMED, ce qui veut dire que tout le monde a la documentation technique des laboratoires, et enfin, nous avons un logiciel de facturation et un logiciel de veille scientifique parce que mon leitmotiv c'est de pousser les professionnels du bien-être à maîtriser les preuves cliniques et les preuves scientifiques de ce qu'ils recommandent, donc les interventions non médicamenteuses, qui bénéficient de nombreuses preuves scientifiques depuis 20 ans. Nous sommes partenaires de Kalia pro.
Enfin, j'ai une autre société qui s'appelle ADNR Family, qui vend des petites formations cette fois-ci à visées familiales. Ce sont tous mes meilleurs étudiants qui ont écrit des mémoires et qui les publient sur ADNR Family pour présenter une thématique. L’idée c’est à la fois de vulgariser les accompagnements mais aussi de mettre à l'honneur mes anciens étudiants qui ont bien travaillé, parce que les lecteurs qui achètent les cours à visée familiale pourront découvrir l'auteur et se dire « j'ai envie d'aller consulter chez lui ».
Ces cours ont un objectif d'apprentissage, ils ne sont pas certifiants. C'est la naturopathie au service de la famille, en mettant toujours le professionnel au cœur de la démarche. Bien entendu, ce n’est pas parce que nous lisons un cours sur la naturopathie au service de l’endométriose que nous avons l'expertise pour nous occuper de notre endométriose. Mais au travers de ces quelques pages, nous découvrons un expert de la naturopathie qui est spécialisé dans l'endométriose.
Ce que je souhaitais pour mes apprenants, c’était du 360°, c’est-à-dire que je m'occupe d’eux quand ils rentrent chez ADNR Formation, et quand ils sortent je ne les lâche pas.
Enfin, au mois de septembre nous avons également mis en ligne la plateforme ADNR Santé parce que comme je l'avais dit précédemment, je formais surtout des praticiens du domaine médical initialement. Je vais donc revenir à mes premiers amours, en distanciel et en présentiel, pour que les professionnels médicaux puissent aussi améliorer leurs compétences, dont ils sont très friands.
Que conseilleriez-vous aux futurs apprenants pour bien choisir leur école ?
Pour choisir son centre de formation, il faut être attentif aux modalités d'évaluation qui doivent être régulières afin de voir quel est son propre niveau, s’assurer qu’il y ait des vrais formateurs pour enseigner car l’intelligence artificielle qui répond aux questions a ses limites, se renseigner sur la qualité des formateurs et leur ancienneté, et enfin je pense qu'il faut faire attention à la modalité d'évaluation finale. En effet, il ne faut pas oublier que lorsqu’on se forme à un métier d’humain, on va accompagner des usagers dans la vie quotidienne et il faut que les professeurs accompagnent les élèves dans des mises en situation réelles.
Je fais partie des gens qui sont convaincus qu'il faut faire de la clinique, donc je privilégie les centres de formation qui imposent de faire des prises en charge cliniques supervisées. Grâce à cela, lorsqu’on se lance, tout le stress susceptible d’arriver lors des premières consultations a déjà été évacué lors des entraînements. La particularité de ce métier c'est qu'on se dirige vers un métier de professionnel libéral, donc dans la majorité du temps on va s'installer tout seul dans son cabinet.
Autre point auquel je pourrais conseiller de prêter attention c’est l’axe pédagogique. De nombreuses personnes nous consultent avec des troubles chroniques importants. Il est donc capital d’être en mesure de leur expliquer ce à quoi ils sont confrontés, et comment faire pour que leur corps fonctionne mieux.
Enfin, je terminerais en demandant aux centres de formation s’ils présentent bien les contre-indications, les interactions médicamenteuses, etc.
En résumé, je dirais que les centres de formation qui ne forment pas le professionnel à une installation professionnelle, avec des pans juridiques, commerciaux, ou relatifs à la communication préparent mal à l’insertion sur le marché. C’est un gros investissement en temps, en argent, il faut savoir prendre le recul nécessaire pour analyser les différentes options qui s’offrent à soi, c’est important.
Si vous étiez :
Un endroit dans le monde : une plage en Corse, ma préférée c’est celle de Lumio.
Une plante : le lilas.
Une spécialité : que pourrais-je vous dire d’autre que la naturopathie ? Rires.
Une qualité : c'est aussi un de mes défauts… Je dirais la rigueur.
Un sport : le Karaté, même si je n'ai plus le droit d'en faire !
Une citation : j’en connais beaucoup, mais à court terme je vais dire « Commencer, c'est déjà la moitié du travail fait ».
Merci Alexandra Attalauziti.
Alexandra ATTALAUZITI Présidente du Syndicat des Professionnels de la Naturopathie |