La détox au naturel

Approche phytonutritionnelle des addictions

Rédigé par Dr. Franck
01/04/2024
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Approche phytonutritionnelle des addictions

Les troubles liés à l’usage de drogues ont touché 35,6 millions de personnes dans le monde en 2018 et seraient responsables de plus de 400 000 décès par an selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

L’usage chronique de substances addictives entraîne des maladies physiques chroniques et psychologiques et est associé à des conséquences sociales et économiques importantes. Leurs impacts sociétaux sont vastes avec une prise en charge qui constitue un enjeu majeur de santé publique.

Malgré l'éventail des approches thérapeutiques psychosociales et pharmacologiques pour le traitement de la toxicomanie, la prévalence des rechutes dans la consommation des drogues est estimée entre 40 et 75 %. Ce taux élevé de récidive est en grande partie dû à l'inefficacité des médicaments disponibles ou à l'absence de traitements spécifiques.

Compte tenu de l’augmentation continue de la mortalité et des préjudices liés à l’usage de drogues de différente nature, de nouvelles approches naturelles potentiellement efficaces sont en train d’être identifiées et utilisées.

Parmi elles, nous vous proposons d’explorer l’intérêt des apports de certaines plantes médicinales et de micronutriments dans la prise en charge du processus addictif.

ADDICTION ET DÉPENDANCE, LA MÊME CHOSE ?

Même s’ils sont souvent utilisés l’un à la place de l’autre, l’addiction et la dépendance ne désignent pas exactement la même chose. L’addiction correspond au phénomène de consommation excessive et irrépressible d’une substance, en dépit de la connaissance des conséquences néfastes qu’elle peut entraîner.

La dépendance désigne plutôt, elle, l’état où un syndrome de sevrage apparaît à l’arrêt brutal de sa consommation avec l’expression d’effets physiologiques, cognitifs et comportementaux.

La dépendance appartient d’ailleurs à l’un des critères diagnostics de l’addiction parmi d’autres, que ce soit dans la classification de l’OMS ou de l’association américaine de psychiatrie qui font référence (voir tableaux ci-après).

Les addictions les plus répandues sont liées au tabac, à l'alcool et au cannabis. Loin derrière, on retrouve les opiacées comme l’héroïne, la morphine et ses dérivés, ainsi que la cocaïne, les amphétamines et autres analogues de synthèse.

Les addictions peuvent également être en rapport direct avec des activités compulsives, comme les jeux d'argent, les jeux vidéos, le sexe ou même les achats.

Les 11 critères diagnostics selon l’American Psychiatric Association (DSM V)

  1. Besoin impérieux et irrépressible de consommer la substance ou de jouer (craving)
  2. Perte de contrôle sur la quantité et le temps dédié à la prise de substance ou au jeu
  3. Beaucoup de temps consacré à la recherche de substances ou au jeu
  4. Augmentation de la tolérance au produit addictif
  5. Présence d’un syndrome de sevrage, c’est-à-dire de l’ensemble des symptômes provoqués par l’arrêt brutal de la consommation ou du jeu
  6. Incapacité de remplir des obligations importantes
  7. Usage même lorsqu'il y a un risque physique
  8. Problèmes personnels ou sociaux
  9. Désir ou efforts persistants pour diminuer les doses ou l’activité
  10. Activités réduites au profit de la consommation ou du jeu
  11. Poursuite de la consommation malgré les dégâts physiques ou psychologiques

Ils permettent de caractériser le degré de sévérité de l'addiction : 

  • Présence de 2 à 3 critères : addiction faible
  • Présence de 4 à 5 critères : addiction modérée
  • Présence de 6 critères ou plus : addiction sévère

    Les 6 critères de la dépendance selon l’OMS (CIM 10)

    Pour faire ce diagnostic, au moins 3 des manifestations suivantes doivent avoir été présentes en même temps, au cours de la dernière année :

    1. Le désir puissant ou compulsif d’utiliser une substance psychoactive
    2. Des difficultés à contrôler l’utilisation de la substance (début ou interruption de la consommation ou niveaux d’utilisation)
    3. Un syndrome de sevrage physiologique quand le sujet diminue ou arrête la consommation d’une substance psychoactive, comme en témoignent la survenue d’un syndrome de sevrage caractéristique de la substance ou l’utilisation de la même substance (ou d’une substance apparentée) pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage
    4. La mise en évidence d’une tolérance aux effets de la substance psychoactive : le sujet a besoin d’une quantité plus importante de la substance pour obtenir l’effet désiré
    5. L’abandon progressif d’autres sources de plaisir et d’intérêts au profit de l’utilisation de la substance psychoactive, et augmentation du temps passé à se procurer la substance, la consommer, ou récupérer de ses effets
    6. La poursuite de la consommation de la substance malgré ces conséquences manifestement nocives
    7. Problèmes personnels ou sociaux

    On doit s’efforcer de préciser si le sujet était au courant, ou s’il aurait dû être au courant, de la nature et de la gravité des conséquences nocives.

    LA BIOCHIMIE DU CERVEAU EST CHARGÉE EN CAS DE DÉPENDANCE

    La biochimie du cerveau est changée en cas de dépendance

    La dépendance aux drogues désigne un état psychologique et/ou physique qui se manifeste par un besoin irrépressible et répété, jamais réellement assouvi, de consommation d’une drogue, associé à des conséquences néfastes et des changements durables dans le cerveau.

    Elle est caractérisée par un comportement compulsif de prise de la substance, malgré les lourdes conséquences que ce comportement entraîne sur un plan familial, social, professionnel, ce dont le sujet est conscient.

    Dans une perspective aussi bien psychologique que neurologique, la dépendance peut être considérée comme un trouble de la cognition. En effet, les régions du cerveau et les processus impliqués dans la dépendance sont aussi ceux qui le sont dans les fonctions cognitives essentielles. Des preuves se sont accumulées pour suggérer que les systèmes dopaminergique et glutamatergique jouent un rôle déterminant dans les effets renforçant et gratifiant des drogues.

    Les cibles cellulaires et moléculaires des substances psychoactives ainsi que les systèmes de neurotransmission et les circuits cérébraux impliqués dans le développement de l’addiction sont maintenant bien identifiés : les patients toxicomanes présentent notamment des altérations dans des régions incluant le striatum, le cortex préfrontal, l’amygdale et l’hippocampe, des structures clés dans la gestion des processus émotionnels et motivationnels, ainsi que dans la mémoire.

    MODE D'INSTALLATION DE L'ADDICTION

    Le processus se déroule schématiquement en trois phases. Les deux premières sont accessibles à une approche phytonutritionnelle, mais la troisième nécessite un suivi spécialisé médical et psychique, avec nos « solutions naturelles » qui passent alors en second plan.

    Mode d’installation de l’addiction

    - La première phase de prise de drogue est celle où l’individu fait un usage récréatif de la drogue. Les prises initiales sont associées au plaisir qu’elles produisent (renforcement positif) par l’intermédiaire de l’augmentation de la transmission dopaminergique du circuit mésocorticolimbique.

    Cette consommation n’occupe qu’une faible part de son comportement, et peut être considérée comme une activité non pathologique touchant une large frange de la population, que ce soient d’ailleurs des drogues légales ou illégales.

    - La seconde phase correspond à un usage soutenu du produit, en fréquence et en quantité avec une prise de drogue qui s’intensifie. Des problèmes liés à l’usage peuvent alors apparaître, mais insuffisamment importants pour susciter des tentatives d’abstinence. L’individu consomme trop de drogue, mais son comportement demeure organisé et reste généralement bien intégré dans la société.

    Notons à ce stade que toutes les personnes n’évolueront pas vers la dépendance et que le retour à une consommation contrôlée est beaucoup plus fréquent.

    - La troisième phase ce processus conduit la personne addict à l’état pathologique le plus grave : l’individu perd le contrôle de sa consommation de drogue et devient dépendant. Cette situation correspond à une addiction sévère si on se réfère au DSM V, avec d’une part, la prise de produit devenant l’activité principale de l’individu, et d’autre part, une dégradation de sa vie sociale. Les rechutes, même après une période d’abstinence prolongée, deviennent malheureusement la règle à ce stade.

    QUAND LA NEUROPLASTICITE S’EN MÊLE, LES MICRONUTRIMENTS NE SONT PAS LOIN

    Parmi les autres bouleversements se produisant dans le cerveau lors de prises répétées de drogue figurent à l’évidence des mécanismes de plasticité neuronale, qui concernent la modification de l’efficacité synaptique, mais aussi des changements de la morphologie des épines dendritiques, par exemple.

    D’un autre côté, vu les très nombreux mécanismes de plasticité sollicités en permanence durant le fonctionnement normal du cerveau, on peut se demander si la

    Quand la neuroplasticité s’en mêle, les micronutriments ne sont pas loin

    dépendance, qui se manifeste par une fixité du comportement, ne résulte pas plutôt d’un déficit de plasticité, voire d’une plasticité qui deviendrait figée en réponse aux drogues, au sein de structures cérébrales précises.

    Une des questions essentielles dans le domaine des addictions est de comprendre pourquoi des comportements de rechute surviennent après des mois, voire des années d’abstinence. Une des hypothèses avancées dans de récentes études serait que des régulations épigénétiques participent à l’installation de ces adaptations persistantes, notamment, en réponse aux drogues, par des altérations de la méthylation de l’ADN et de l’acétylation des histones, ces protéines sur lesquelles s’enroule l’ADN.

    Il apparaît que ces mécanismes s’exercent aussi dans les neurones, mais comme ces derniers ne se divisent pas, ou peu en général, les modifications durables de la chromatine sont confinées dans des cellules individuelles, c’est le domaine de la « neuro-épigénétique ».

    Les modifications épigénétiques liées à l’addiction se placent donc en aval de l’activité synaptique en contrôlant l’expression des gènes, donc le degré de plasticité neuronale, appelée « neuroplasticité ».

    Par ce contrôle, elles seraient en mesure d’imposer au neurone une réponse contrainte, qui établirait une plasticité plus ou moins dynamique, ou abolirait une plasticité antérieure en la « figeant » en quelque sorte. Ce phénomène expliquerait les changements comportementaux durables chez la personne addict et le risque de rechute même très à distance du sevrage.

    Or, on sait en micronutrition depuis deux décennies que des micronutriments sont particulièrement  impliqués dans le bon fonctionnement de la plasticité neuronale. C’est le cas du couple vitamine D3 / magnésium, du zinc, des vitamines du groupe B, des acides gras de type oméga-3, de la présence suffisante de certains acides aminés précurseurs des principaux neuromédiateurs comme la sérotonine, la dopamine ou le GABA par exemple. La vitamine C ne sera pas oubliée en particulier chez les fumeurs qui la consomment en quantité.

    On sait également que certains marqueurs épigénétiques sont des groupes chimiques « méthyle » qui se fixent sur la queue des histones pour moduler l’accès à la lecture des gènes.

    La choline, les folates (vitamine B9), la vitamine B12 et la bétaïne sont autant de « donneurs de méthyle » accessibles par une alimentation optimisée ou par des compléments alimentaires et qui peuvent améliorer le processus de méthylation.

    La totalité de ces ingrédients protègent en outre la fonction mitochondriale des neurones et des cellules gliales, particulièrement éprouvée dans les situations de stress chronique et des comportements de dépendance.

    Ces états cliniques sont associés à un risque augmenté de dépression, de syndrome de stress post-traumatique et de suicides, qu’ils peuvent entretenir ou même générer (voir schémas ci-dessus).

    Pour toutes ces raisons, ces ingrédients devraient donc faire partie a minima du cortège micronutritionnel à proposer à toute personne en proie à une addiction, pour faciliter le retour à une plasticité neuronale optimale, pour réduire le risque de rechute et prévenir les autres complications précitées. En plus de viser les aliments les plus riches les contenant, il est également possible de profiter de formulations de compléments alimentaires associant plusieurs de ces micronutriments pendant les phases de sevrage.

    graphique

    LES MEILLEURES PLANTES POUR GERER L’ADDICTION ET PREVENIR LES SYMPTOMES DU SEVRAGE

    femme triste

    Les traitements conventionnels de la toxicomanie visent à réduire ses trois aspects les plus importants : le syndrome de sevrage, l'état de manque et la rechute.

    Dans toutes ces situations, un meilleur apprentissage de la gestion de l’anxiété et du stress constitue une composante cruciale d’un plan de traitement de l’addiction en général. Ainsi, des méthodes d’autorégulation, comme le biofeedback, la relaxation ou la méditation permettent déjà au patient de mieux contrôler ses réponses physiologiques au stress et à l’anxiété, en augmentant le sentiment de maîtrise et de confiance. De la même façon, les approches cognitivo-comportementales, travaillant sur les comportements inadaptés et les cognitions qui sous-tendent les symptômes, constituent des approches cliniquement utiles dans le traitement de l’addiction et des symptômes de stress ou d’anxiété. Sur le plan phytothérapeutique, les plantes dites « adaptogènes » seront d’à-propos par leur faculté à augmenter la résistance aux stress de tout type qu’il soit psychologique, chimique, physique ou même social, ainsi que pour maîtriser l’anxiété facteur d’entretien de l’addiction. Ces mêmes plantes ont l’avantage d’avoir révélé dans de nombreuses expérimentations des effets positifs sur les mécanismes biologiques de la dépendance.

    - La rhodiole (Rhodiola rosea) s’est par exemple révélée efficace dans les études pour la prévention et le traitement des symptômes de sevrage à la nicotine… Et pour le traitement de la dépendance aux opioïdes. Chez la souris, on a montré par exemple que les signes tant affectifs que somatiques induits par le sevrage nicotinique sont abolis par l'administration d'extrait de rhodiole de façon dose dépendante.

    -L’ashwagandha (Withania somnifera) est employé en médecine ayurvédique car identifiée pour jouer un rôle essentiel dans la dépendance à la morphine, à l'alcool et aux benzodiazépines, et notamment dans l’aide au sevrage. Ceci est corroboré par des études sur des modèles murins ou les niveaux de neurotransmetteurs comme le GABA et la dopamine sont régulés par l’ashwagandha.

    - La passiflore (Passiflora incarnata) peut réduire les symptômes de sevrage et la stimulation de la douleur dans le système nerveux central en potentialisant le système GABAergique et avec une action sur les récepteurs opioïdes. Ses composés bioactifs peuvent moduler également la voie dopaminergique et inhiber la recapture de la dopamine.

    - Le safran (Crocus sativus) contient plusieurs constituants, dont le safranal, la crocine et la crocétine, qui peuvent affecter plusieurs signes physiques et

    Les meilleures plantes pour gérer l’addiction et prévenir les symptômes du sevrage

    psychologiques de dépendance à la morphine en réduisant la sensibilisation et la tolérance à la morphine. Les extraits aqueux et éthanoliques pourraient également interagir avec le système opioïde pour réduire le syndrome de sevrage chez les animaux morphinodépendants.

    - Le romarin (Salvia rosmarinus) peut lui aussi moduler le syndrome de sevrage via une augmentation de la teneur en GABA dans le cerveau.

    - La nigelle (Nigella sativa) a montré sa capacité à réduire les symptômes de sevrage grâce à son principal composé actif, à savoir la thymoquinone, qui est un agent bloquant les canaux calciques.

    - La mélisse (Melissa officinalis) grâce à la réduction de l'activité de la sérotonine et à sa liaison au récepteur de l'acide γ-aminobutyrique A (GABA A), réduit l'anxiété et peut compenser ainsi les signes du syndrome de sevrage morphinique.

    - La lavande (Lavandula officinalis) exerce des effets antispasmodiques, antidépresseurs et sédatifs et peut participer à la réduction des symptômes de sevrage.

    - Le cannabidiol (CBD) est un phytocannabinoïde présent dans la plante de cannabis. Le CBD a reçu une attention médicale importante en raison de ses caractéristiques anticonvulsivantes, anxiolytiques et antipsychotiques. Un nombre croissant d’études portant sur les propriétés anti-addiction du CBD ont été récemment publiées. Une revue systémique de 2022 suggère que le CBD pourrait offrir un potentiel thérapeutique prometteur pour le traitement de la dépendance à diverses substances. Des études animales notamment ont montré un impact positif du CBD dans le contexte de la consommation d'alcool, d'opioïdes et de méthamphétamine. En revanche, les résultats concernant la consommation de cocaïne étaient mitigés parmi les études identifiées.

    - Le kudzu (Puraria lobata) quant à lui est surtout efficace pour réduire la consommation d’alcool. Les trois principales isoflavones présentes dans les extraits de kudzu, la daidzine, la daidzéine et la puérarine, sont responsables des effets bénéfiques sur la réduction de la consommation d'alcool, bien que le mécanisme exact par lequel le kudzu supprime la consommation d'éthanol reste à clarifier. Il a été prouvé cela étant que la daidzine in vitro est un inhibiteur puissant, sélectif et réversible de l'aldéhyde déshydrogénase. De plus, des études sur l'expression génique des récepteurs du système nerveux central ont montré que l'extrait de kudzu agit probablement en influençant les récepteurs opioïdes et l'expression des précurseurs opioïdes endogènes de la même manière que la naltrexone.

    L’aromathérapie pour les addictions aux substances inhalées (tabac, cannabis, cocaïne, …)

    L’AROMATHERAPIE POUR LES ADDICTIONS AUX SUBSTANCES INHALEES (TABAC, CANNABIS, COCAÏNE, …)

    Les traitements contre l'abus de substances addictives peuvent être plus efficaces en utilisant la même voie d'administration, à savoir renifler ou inhaler des produits chimiques volatils lors du traitement de l'abus de substances inhalées. Les patients peuvent se sentir plus à l’aise d’être traités en utilisant la même voie d’administration que la substance dont ils abusent. Dans ce sens, un essai randomisé en double aveugle, en utilisant un parfum à l'odeur de lavande comme contrôle, a révélé ainsi que le besoin de substance inhalée peut être supprimé significativement par l’inhalation d'huile essentielle de lavande. Les hypothèses émises sur le mode d’action seraient une stimulation/saturation des récepteurs olfactifs des fosses nasales par des composés organiques volatiles de la famille des terpènes ; terpènes de la famille des esters majoritaires pour l’huile essentielle de lavande reconnue notamment pour leur action calmante de type anxiolytique en agissant sur le système GABA.

    Les auteurs de l’étude ont conclu que l'inhalation d'huile essentielle de lavande pourrait donc être utilisée dans le cadre de programme de traitement visant à réduire le besoin de substance addictive inhalée. Nous pensons de surcroît que l’utilisation d’autres huiles essentielles calmantes comme celle de l’orange douce ou celle de marjolaine à coquilles peuvent être aussi effectives que celle de lavande. Quelques gouttes sur un mouchoir en tissu, ou dans un « inhaler », à respirer plusieurs fois par jour et au moment des envies pourraient constituer une stratégie de support pertinente et efficace dans l’addiction au tabac, au cannabis et même à la cocaïne.

    STRATÉGIE PHYTO-MICRONUTRITIONNELLE PROPOSÉE

    La prise en charge des addictions sévères passe idéalement par une prise en charge par un addictologue avec des entretiens réguliers et avec l’aide de substances de substitution. Quelquefois une hospitalisation s’avère nécessaire pour permettre un sevrage dans les meilleures conditions. La phytothérapie et la micronutrition apparaissent comme des supports pertinents des situations de dépendance des deux premières phases (installation et renforcement) pour l’aide au sevrage. Cela se fera toujours bien entendu avec l’avis du médecin traitant pour éliminer les contre-indications éventuelles.

    1. En aidant à restaurer la fonction métabolique cérébrale pour limiter les rechutes

    En cas de dépendance installée, on a vu que la biochimie du cerveau était modifiée, notamment au niveau des neuromédiateurs avec une activité dopaminergique augmentée (système de récompense), une activité GABAergique réduite, une fonction mitochondriale neuronale et gliale altérée, et une plasticité neuronale moins efficiente, voire « figée ».

    Pour rééquilibrer la fonction cérébrale sur le plan métabolique, la micronutrition veillera à l’apport régulier de vitamine D, de magnésium biodisponible, des vitamines du groupe B (et en particulier la B9, la B6 et la B12), d’acides gras de la famille des oméga-3 (EPA, DHA), d’apporteurs de groupe « méthyle » comme la choline et la bétaïne, de zinc et de la vitamine C.

    2. En combinant certaines plantes et extraits agissant sur le stress chronique et le syndrome de sevrage

    • Systématiquement, le CBD pourrait être proposé en mode sublingual matin, midi et soir, et en cas d’envie ou à la demande (2 gouttes).
    • Systématiquement, l’ashwagandha ou la rhodiole comme plante adaptogène pour gérer le stress facteur de rechute.
    • La passiflore, la mélisse, le romarin, la lavande et/ou la nigelle au choix pour renforcer l’aide au sevrage.
    • Proposer plutôt le kudzu pour le sevrage de l’alcool et des médicaments à action morphinique et des opiacés.
    • Proposer l’inhalation aromatique pour les addictions de substances inhalées (tabac, cannabis, cocaïne…). 

    En fonction du type d'addiction et du profil de votre consultant, il existe plusieurs produits de santé naturelle permettant d'accompagner chaque étape de la prise en charge. 

    Franck GIGON

    Dr Franck GIGON

    Médecin micronutritionniste