La nutrition et votre santé

Interview Adeline BLONDIEAU

Rédigé par Experts COPMED
01/10/2024

"C'est une très bonne chose que de vouloir se sentir mieux, de s'incarner totalement, en faisant des petits bilans réguliers avec quelqu'un d'extérieur"

Bonjour Adeline, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs svp ?

Je m’appelle Adeline Blondieau, et je suis sophrologue. Un métier que je pratique sous plusieurs formes, en individuel, en groupe, et de façon plus large sur les réseaux sociaux, où j’apporte au grand public les outils de la sophrologie sous forme d’accompagnement ponctuel. J’utilise les réseaux sociaux pour permettre à tous de s’offrir l’accès à cette discipline, qui a un coût lorsqu’on souhaite se faire accompagner.

La sophrologie vous a-t-elle toujours intéressée ? Est-ce que c'est un cheminement de vie, une deuxième carrière professionnelle ?

J’ai eu l’occasion d’avoir plusieurs carrières professionnelles, avec différents métiers, et puis j’ai eu envie de donner un autre sens à ma vie en venant en aide aux gens. J'ai eu envie de le faire à travers une formation sérieuse, mais surtout à travers une méthode psychocorporelle.

Je suis yogi depuis longtemps, et je considère qu’une méthode psychocorporelle est le meilleur outil pour accéder à ses émotions. Je voulais faire quelque chose qui se rapproche de ce que je peux trouver dans le yoga, la méditation, la relaxation, et le sport.

D’abord attirée par la naturopathie, j’ai par la suite visité plusieurs écoles de sophrologie à l’occasion de leurs portes ouvertes. J'ai finalement eu la chance de rencontrer Catherine Aliotta, qui incarnait pour moi exactement ce que j'avais envie de faire de ma vie. C’est quelqu’un de très carrée qui a remanié la sophrologie en remettant un peu d’ordre dans la discipline qui, telle qu’Alfonso Caycedo l'avait pensée, devenait une sophrologie quasiment quantique et très spirituelle.

Elle a permis de se recentrer sur les bases et d’offrir par sa formation une structure solide qui permet d’avoir beaucoup plus d'outils d’accompagnement, mais aussi beaucoup de liberté dans la façon de vivre notre profession. Elle m'a beaucoup inspirée et je suis donc allée me former avec elle, à l’Institut de Formation à la Sophrologie.

Comment décririez-vous la sophrologie ?

C'est une méthode psychocorporelle, dans laquelle on va utiliser la parole, que je privilégie beaucoup dans mes séances, mais aussi la respiration et les exercices physiques. Les outils sont concrets et c’est une méthode qui s’adapte à n'importe qui, quel que soit l’état de santé. Elle peut se pratiquer même s’il y a un handicap ou une maladie.

Considérez-vous la sophrologie comme une thérapie complémentaire ?

La sophrologie fait partie des thérapies brèves. Elle peut être une thérapie complémentaire en fonction du traitement médical que vous suivez. Certains médecins vont proposer à leurs patients de consulter un sophrologue notamment pour les moments difficiles à vivre que l’on peut rencontrer dans les centres de chimio ou lorsque l’on a des maladies lourdes.

La sophrologie fait partie du cortège d'accompagnement vertueux. En tant que thérapie brève, je reçois les gens pendant une dizaine de consultations. Ils ont ensuite les outils pour avancer en autonomie. Certains désirent rester pour travailler sur « les petits cailloux qui restent dans la chaussure », mais globalement cela reste une thérapie courte.

Concrètement, aujourd'hui, quelle forme prend la sophrologie dans votre quotidien ?

Au quotidien, ça se traduit par des consultations individuelles, en visio ou en présentiel, qui peuvent être parfois des séances longues, avec des analyses détaillées, pour que les gens puissent avancer sur eux-mêmes.

Je fais aussi des ateliers, des conférences et des interventions sur des week-ends avec des programmes qui demandent que l’on réponde à des objectifs assez précis. On retrouve aussi les objectifs dans les interventions en entreprise, souvent à l’initiative du service RH, avec des thématiques comme le soulagement des douleurs musculosquelettiques, présentes dans de nombreuses professions, ou le stress. La sophrologie est vraiment l’un des meilleurs outils pour la gestion du stress ou de l’anxiété.

J’adapte donc mon métier en fonction des demandes, et je complète avec une proposition d’exercices sur les réseaux sociaux. On me demande beaucoup de formations, mais je n’en fais pas actuellement.

Quels sont les motifs de consultation les plus fréquents 

Il y a très peu d’hommes, ce sont essentiellement des femmes et des personnes malades qui veulent savoir quelles sont les marges de progression possibles sur leur pathologie, même quand la médecine donne peu d’espoir.

C’est amusant de constater que ce sont des typologies de consultation qui arrivent par vague. Parfois, j'ai des personnes pendant plusieurs mois qui viennent pour retrouver un sens à leur vie. Ensuite, ce sont des femmes qui traversent une ménopause difficile, puis des personnes atteintes d'endométriose ou de fibromyalgie et puis d'un seul coup, des adolescents…

Quand j'en parle avec mes consœurs et confrères, ça leur arrive aussi régulièrement d’avoir des vagues de clients pour un même motif de consultation. C'est une espèce d’heureux hasard qui crée une synchronicité intéressante parce que ça permet de creuser le sujet et de croiser les expériences.

Pour quelle(s) raison(s) consulte-t-on un(e) sophrologue ? Faut-il forcément un trouble ou une pathologie pour consulter ?

L’envie d'améliorer sa vie quotidienne et d’être dans une démarche préventive est une excellente raison de consulter. C’est une très bonne chose que de vouloir se sentir mieux, de s'incarner totalement, en faisant des petits bilans réguliers avec quelqu'un d'extérieur.

Consulter un(e) sophrologue, cela permet d'être avec quelqu'un qui va vous écouter sans jugement, qui va accueillir, qui va vous faire répéter certaines phrases, vous faire entendre ce que vous dites, surtout sans avoir le filtre émotionnel qui peut venir feinter le discours.

Je trouve que cela donne vraiment du sens, que ça permet de garder son cap. Personnellement, la grande majorité des personnes que j'ai accompagnées ponctuellement, reviennent pour faire un petit bilan, pour voir comment ils se sentent, voir si tout va bien et faire le point sur le chemin parcouru.

Toutes les personnes qui passent par la sophrologie, une fois l’objectif atteint, n’ont plus besoin de revenir chez un sophrologue pour retraiter cet objectif. Ils ont en eux tout ce qu’il faut et ils s’aperçoivent qu’il y a des effets collatéraux positifs sur la qualité du sommeil, sur la gestion du stress, la gestion des émotions…

C'est pour ça que je trouve la sophrologie formidable. Aujourd’hui, on a besoin d'être accompagné, d'être libéré et que l’on nous aide à retrouver la route qui nous correspond, pour ensuite continuer le chemin en toute autonomie, et je trouve ça génial !

La séance qui me touche et qui m'émeut le plus, c'est quand la personne que j'accompagne me dit « Ça y est, je crois que je n’ai plus besoin de vous ! »

Pensez-vous que l’approche globale et holistique que propose la sophrologie est une partie manquante dans le corps médical aujourd’hui ?

Il y a aujourd’hui un vrai désert médical. Heureusement, la médecine fonctionnelle commence vraiment à s’intégrer dans le paysage médical, mais dans beaucoup de régions, les médecins généralistes sont surchargés et ils n’ont pas de temps à consacrer à la vision holistique. Les sophrologues et thérapeutes alternatifs sont aussi là pour pallier ce manque de temps.

Évidemment, nous ne sommes pas médecins, et il n’est pas question de se substituer à l’avis médical. La sophrologie apporte d’autres outils pour connaître la personne. Mes consultations durent 1 h 00, donc on a le temps d’évoquer de nombreux sujets en profondeur. Bien souvent c’est la personne elle-même qui s’évalue.

J’aime vraiment beaucoup écouter dans mes séances, et proposer un autre regard, changer de lunettes pour voir les choses émerger sous un autre angle, cela permet aux gens de s’écouter différemment et de se responsabiliser pour pouvoir avancer. Tout cela met ensuite du sens par rapport aux médecins et aux traitements proposés. Cela permet aussi de rediriger vers des médecines plus précises. Si je reçois quelqu’un sous antidépresseurs, peut-être que le réorienter vers un psychiatre lui permettra d’avoir une complémentarité d’action et de faire du sur-mesure dans ses soins.

Vous êtes une personnalité engagée dans les causes qui concernent les femmes, mais aussi dans celles qui concernent les enfants. Pensez-vous que les enfants sont plus vulnérables au stress aujourd’hui ?

J'ai plusieurs pistes de réflexion pour répondre à cette question. La première, c'est que les enfants ont aujourd’hui un accès beaucoup plus rapide aux informations, et ce sont des informations qui ne devraient pas les concerner. Ils ont accès à un bon nombre de noms de pathologies, qu'ils s'approprient très facilement en « jouant » à l’adulte.

C’est donc d’abord de la responsabilité des parents d’intervenir sur le sujet. C’est ensuite à l’école d’intervenir, en encadrant l’accès à Internet et en évitant les dérives. Souvent on déresponsabilise les parents en considérant qu’ils ne sont pas du tout à l'écoute et on compte sur l'école pour pouvoir éduquer leurs enfants.

Concernant l’école, deuxième piste de réflexion, ce serait intelligent, et j'en parle beaucoup avec certains médecins, de prévoir dans le cadre des cours à l'école, et ce dès le collège, une espèce de parcours santé pour comprendre comment l'humain fonctionne.

Un parcours santé qui permettrait d'avoir des ressources, comme, commencer les matinées d'école par 5 minutes de cohérence cardiaque. Il y a des écoles qui font des expériences avec de la méditation ou de la relaxation avant les cours.

Cela se fait beaucoup au Canada, bien plus qu'en France, et je trouve que c'est extraordinaire. Ce serait génial d'avoir ces outils, qui ne prennent finalement que 10 minutes par jour, mais qui rapportent tellement de bénéfices de concentration. Même les professeurs peuvent s’approprier les outils pour éviter de s’égosiller !

" C'est une très bonne chose de vouloir se sentir mieux "  

J'ai l'impression que Françoise Dolto a fait un travail formidable en permettant une écoute différente des enfants. Quant aux enfants, ils ont aussi ce pouvoir de parler plus fort s'ils considèrent qu’ils ne sont pas suffisamment entendus. Je vois des gens qui sont complètement dominés de la tête aux pieds par des enfants qui se plaignent trop par rapport à une véritable situation, et qui mettent en place cette espèce de phénomène où c’est bien d'aller mal pour exister.

Il y a aujourd’hui une sorte d'apologie du mal-être qui devient constitutif de valeur et de notre personnalité. J’ai l’occasion de voir des enfants qui se créent des vrais problèmes, avec des informations préoccupantes, des problèmes qui sont montés en tête d’épingle et qui amènent peut-être une écoute qui n’est pas toujours au bon niveau, parfois trop forte, parfois trop faible et pour laquelle, je pense que le curseur est très difficile à placer.

Est-ce que vous auriez des petits conseils à donner à nos lecteurs pour apprendre à gérer son stress et peut-être à mettre des mots sur ses émotions en toute autonomie ?

Le premier outil que je conseille, qui est pour moi la base, c'est la cohérence cardiaque. Une inspiration sur 5 secondes puis une expiration sur 5 secondes, et ce, pendant 5 minutes. Il est conseillé de faire cela 3 fois par jour. Il existe des applications mobiles pour vous aider comme Respirelax.

Ensuite, je peux vous conseiller d'être à l'écoute de ce qui se passe dans votre corps. Par exemple, dès qu’il se rigidifie, ou qu’il s'avachit, le corps vient vous raconter quelque chose. Si vous baillez en plein milieu de la journée, alors vous n’êtes pas particulièrement fatigué, cela vient vous raconter quelque chose.

Être à l'écoute c’est voir ce qui vient de provoquer ce bâillement, en se posant des questions comme « Est-ce qu'il y a quelque chose qui m'a été désagréable ? » ou « Que s'est-il passé avant ce moment de bâillement ? »

Être dans l’observation de son corps, sans juger, sans forcément chercher des explications identifiées, juste se dire que là, dans cet instant, bizarrement ça ne va pas. Une fois l’observation faite, je vous invite à être dans l’accueil.

Cumulez des informations et une fois que vous avez suffisamment d'informations, ça vous donne une petite carte. Vous pouvez ensuite relier les points pour identifier la problématique et trouver les solutions.

Si toutefois vous n’y arrivez pas, n’hésitez pas à demander de l'aide. Savoir dire qu’on a besoin d’aide en identifiant pourquoi, c’est déjà la moitié du problème qui est résolu.

Avez-vous des produits de santé naturelle que vous utilisez à titre personnel ou que vous pourriez recommander ?

Le travail respiratoire, l'activité physique, la protection du sommeil, une bonne alimentation sont déjà les premiers axes à travailler. Quand ce travail est fait, on a besoin de moins de compléments.

Cependant, ponctuellement, en fonction des moments de vie, on peut avoir besoin d'une détox ou d’un soutien nutritionnel, sans que ça coûte une fortune. Cela peut être avec des plantes comme l’ortie, l’artichaut, le radis noir, en gélule, en décoction ou en teinture. Personnellement, j'aime bien faire des cures de collagène marin ou d'huile de bourrache.

Je change souvent de produits, je teste beaucoup de nouveautés et dès que j'en trouve un pertinent, je prolonge l’expérience. Je vais surtout vers des produits qui viennent nourrir la peau, et l’hydrater de l’intérieur. J'aime bien le duo bourrache et onagre, ainsi que les cures d’oméga-3.

Quels sont les prochains projets et vos aspirations pour la suite ?

J'ai créé une conférence, qui s’appelle « Cheminer vers soi ». J’ai envie de développer un peu plus les ateliers. J’ai aussi pas mal de propositions d'éditeurs pour écrire un livre, même si pour l’instant ce n’est pas une priorité. Je vais surtout continuer à partager au maximum ma pratique à travers les réseaux sociaux.

Continuer à diffuser l'information, continuer le partage et emmener cette conférence, qui est un peu mon nouveau bébé et qui met l’accent sur la façon dont je vais mener mes accompagnements à travers les piliers de la santé, l'alignement tête, cœur et corps, l'alignement des valeurs et donner concrètement aux gens des outils dont ils peuvent se servir et se saisir tout de suite.

C’est une conférence qui s'adresse à toutes les personnes qui ont envie d'avancer pour aller mieux et toutes les personnes qui ne savent pas comment on fait pour prendre soin de soi.

Vous pouvez retrouver toutes les informations concernant mes conférences et mes actualités sur mon compte Instagram ou sur Facebook, et puis je serai là où les propositions m’emmènent, tant qu’elles sont humainement intéressantes, j’y vais !

Autres dossiers qui peuvent vous intéresser

Interview de Julie PRADINES, naturopathe, autrice et créatrice de contenu

Les interviews d'experts de la médecine fonctionnelle

Interview de Julie PRADINES, naturopathe, autrice et créatrice de contenu

Interview d'Alexandra ATTALAUZITI

Les interviews d'experts de la médecine fonctionnelle

Interview d'Alexandra ATTALAUZITI

Interview de Chloë Shaw-Jackson

Les interviews d'experts de la médecine fonctionnelle

Interview de Chloë Shaw-Jackson

Interview de Justine Lamboley

La détox au naturel La nutrition et votre santé Les interviews d'experts de la médecine fonctionnelle

Interview de Justine Lamboley