La santé de la femme et le confort féminin

L'endométriose c'est quoi ? Définition, causes et solutions naturelles

Rédigé par Experts COPMED
03/03/2025
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L’endométriose est une maladie gynécologique où des cellules semblables à l’endomètre se développent en dehors de l’utérus, pouvant provoquer des sensations de douleurs pelviennes, des troubles digestifs et parfois une infertilité. Elle peut être influencée par de multiples éléments, comme des facteurs hormonaux, immunitaires et environnementaux. Différentes approches sont d'ailleurs proposées aux femmes concernées pour les aider à mieux vivre avec cette pathologie (traitements médicaux, approches naturelles, etc.).

QU'EST-CE QUE L'ENDOMÉTRIOSE ?

Le schéma de l'endométriose
Ce schéma illustre l'endométriose.
Nous y voyons la présence de lésions d'endométriose en dehors de l'utérus, notamment sur les ovaires, les trompes de Fallope et la paroi utérine, ce qui peut provoquer sensations de douleurs, inflammation et adhérences entre les organes

Définition

L’endométriose est une maladie gynécologique chronique invalidante qui occasionne des douleurs pelviennes importantes et peut fortement impacter la qualité de vie au quotidien.

Elle se caractérise par la présence de muqueuse utérine en dehors de la cavité utérine. Ainsi, l’endomètre se développe notamment au niveau des ovaires, du tube digestif et du pelvis. Ces lésions d’endométriose sont sensibles aux hormones ovariennes : elles prolifèrent sous l'effet des œstrogènes et saignent au moment des règles. Mais contrairement à l’endomètre utérin, ces saignements n’ont pas d’issue naturelle, ce qui entraîne une inflammation, la formation de kystes et des adhérences entre les organes.

L’endomètre malade est la conséquence d’une surproduction de prostaglandines, de cytokines et de chémokines, des substances provoquant l’inflammation des tissus, qui ne sont normalement pas présentes dans l’endomètre.

L'endomètre et le cycle menstruel

L’endomètre est une muqueuse qui tapisse la paroi de l’utérus et qui évolue au fil du cycle menstruel sous l’influence des hormones féminines. Les œstrogènes et la progestérone, principales hormones du cycle féminin, nécessitent de vivre en état d’équilibre pour un bon état de santé :

  • Première phase (avant l’ovulation) : sous l’effet des œstrogènes, l’endomètre s’épaissit progressivement et se prépare à accueillir une éventuelle grossesse.
  • Deuxième phase (après l’ovulation) : la progestérone prend le relai, densifie la muqueuse et favorise le développement des vaisseaux sanguins pour nourrir un futur embryon.
  • Menstruations : en l’absence de fécondation, le taux d’hormones chute, l’endomètre se désagrège et les règles apparaissent.

Une maladie répandue mais complexe

Loin d’être une maladie rare, l’endométriose concerne des millions de femmes à travers le monde. Pourtant, elle reste encore méconnue et souvent sous-diagnostiquée, ce qui retarde la prise en charge et accentue les inconforts des patientes.

  • 10% des femmes en âge de procréer (menstruées) sont touchées par l’endométriose.
  • 40% des femmes qui sont concernées par des sensations de douleurs chroniques pelviennes, en particulier au moment des règles, sont atteintes d’endométriose.
  • 40% des femmes atteintes d’endométriose rencontrent des problèmes de fertilité.
  • 180 millions de femmes dans le monde sont touchées par l'endométriose.
  • 7 ans est le délai moyen avant qu'un diagnostic soit posé et qu'une prise en charge adaptée soit mise en place.

Des douleurs parfois trompeuses

L’intensité de la douleur ne reflète pas nécessairement le degré de gravité de la maladie. Des sensations de douleurs pelviennes sévères peuvent survenir malgré une endométriose relativement limitée, alors qu’une endométriose très développée ou profonde peut être peu douloureuse. La douleur reste un critère subjectif.

Il n’y a pas « une » seule forme d’endométriose mais « des » endométrioses car cette maladie se développe différemment d’une femme à l’autre. Chaque femme ressent la maladie et la sensation de douleur d’une manière unique. Un suivi médical est donc nécessaire pour poser un diagnostic précis et mettre en place une prise en charge adaptée.

LES CAUSES ET FACTEURS DE RISQUES DE L'ENDOMÉTRIOSE

Une maladie multifactorielle

L’endométriose est une maladie complexe dont l’origine exacte est encore mal comprise. Aujourd’hui, la recherche met en évidence plusieurs facteurs pouvant favoriser son développement, sans qu’un seul ne soit responsable à lui seul.

L'endométriose est donc une maladie multifactorielle :

  • Les dérèglements hormonaux et une surproduction d’oestrogènes.
  • Les toxiques environnementaux et les perturbateurs endocriniens[1].
  • Les femmes présentant un facteur Rhésus négatif sont deux fois plus susceptibles de développer une endométriose[2].
  • La taille physique des femmes représente également un facteur de risque accru de développement de l’endométriose : une grande taille est associée à un risque plus important d’endométriose[3].
  • Une étude démontre l’existence de facteurs héréditaires[4].
  • Un potentiel angiogénique élevé[5].
  • L’implication du stress oxydatif dans l’endométriose a récemment été mise en avant.
  • Une déficience immunitaire, une faiblesse hépatique ou fatigue surrénalienne...
l'endométriose

RECONNAÎTRE ET DIAGNOSTIQUER L'ENDOMÉTRIOSE

Quels sont les symptômes de l'endométriose ?

Les symptômes de l’endométriose varient selon la localisation des lésions et la sensibilité individuelle à la douleur. Dans 20% des cas, l’endométriose peut être asymptomatique. Mais cette pathologie peut aussi provoquer chez certaines femmes des symptômes divers et variés tels que :

  • Des dysménorrhées  (règles douloureuses).
  • Des dyspareunies (relations sexuelles douloureuses).
  • Des douleurs pelviennes.
  • De la dysurie (difficulté à uriner) et/ou de la dyschésie (difficulté douloureuse pour éliminer les selles).
  • Des douleurs lombaires et abdominales.
  • Des saignements prémenstruels, des ménorragies ou des rectorragies.
  • Une fatigue chronique.
  • Des troubles de la fertilité.
  • Des troubles digestifs pouvant être le signe d’une endométriose digestive...

La chronicité des symptômes et le retard de diagnostic mettent les patientes dans un état de détresse profonde.

l'endométriose

Comment diagnostiquer l'endométriose ?

Le diagnostic de l’endométriose combine dialogue et examens médicaux car il n’existe pas de test unique permettant de détecter la maladie. Ce diagnostic est complexe car la maladie revêt des formes variées.

L’interrogatoire de la patiente par le médecin, gynécologue ou généraliste doit pouvoir orienter le diagnostic : douleurs pendant les règles, pendant les rapports sexuels, troubles digestifs, urinaires, saignements anarchiques, douleurs à la marche …

Cet interrogatoire amènera le médecin à prescrire différents examens (radiologiques ou chirurgicaux) :

  • Echographie /échographie pelvienne.
  • IRM.
  • Hystérographie ou Hystérosalpingographie.
  • Echographie endorectale.
  • Coloscanner à l’air, coloscopie virtuelle, uroscanner.
  • Cœlioscopie ou Laparotomie.
  • Test salivaire : une innovation prometteuse permettant de détecter l’endométriose via l’analyse de l’ARN présent dans la salive.

LES SOLUTIONS NATURELLES POUR AMÉLIORER SON CONFORT AU QUOTIDIEN

Mieux vivre avec l’endométriose

Il n’existe pas aujourd’hui de traitements définitifs de l’endométriose, même si la chirurgie et l’hormonothérapie peuvent endiguer l’évolution de cette maladie durant plusieurs mois ou années selon les cas. Si dans de rares cas d’endométriose à un stade infime, une femme peut vivre sans aucun traitement particulier, la plupart du temps un suivi médical à vie est nécessaire.

L’endométriose diminue et disparaît généralement après la ménopause, mais doit tout de même être surveillée surtout quand des traitements hormonaux de substitution sont mis en place à la ménopause.

Peu de solutions naturelles sont proposées alors que certaines plantes, vitamines et minéraux (phytothérapie / micronutrition) ont fait l’objet d’études scientifiques et sont reconnus pour soulager les troubles liés à l’endométriose et peuvent être d’un grand soutien.

L'accompagnement naturel de l'endométriose (naturopathie par exemple) s'avère aussi intéressant en complément de la prise en charge médicale et améliore la qualité de vie de nombreuses femmes. 

Les approches naturelles à privilégier

L’alimentation et l’hydratation : adopter une alimentation anti-inflammatoire et bien s’hydrater aide à limiter l’inflammation et réguler les hormones.

La complémentation nutritionnelle : certaines plantes et nutriments, comme l’achillée millefeuille, le thé vert, le pin, la réglisse, le zinc, le sélénium et la vitamine E, peuvent soutenir la santé des femmes.

L’activité physique douce : le yoga, la marche ou la natation favorisent la circulation sanguine et réduisent les tensions pelviennes.

L’hygiène de vie et la gestion du stress : bien dormir, éviter les perturbateurs endocriniens et pratiquer des techniques de relaxation (respiration, méditation) aident à mieux gérer la douleur.

✅  Les thérapies complémentaires : l’ostéopathie, l’acupuncture et la sophrologie peuvent soulager les tensions, améliorer la digestion et favoriser le bien-être général.

Les 5 points à retenir :

1️⃣ Une maladie gynécologique chronique : l’endométriose se caractérise par la présence de lésions en dehors de l’utérus, provoquant des sensations de douleurs, une inflammation et des adhérences.

2️⃣ Une maladie aux formes variées : elle peut être légère, modérée, sévère... avec des symptômes et des sensations de douleurs différents selon la localisation des lésions.

3️⃣ Un diagnostic long et complexe : il faut en moyenne 7 ans pour poser un diagnostic, basé sur un interrogatoire médical et des examens médicaux.

4️⃣ Des causes encore mal comprises : l’endométriose est une maladie multifactorielle, influencée par des déséquilibres hormonaux ainsi que des facteurs génétiques, immunitaires et environnementaux.

5️⃣ Des solutions médicales et naturelles : la prise en charge repose sur l’hormonothérapie et la chirurgie mais des approches naturelles (alimentation, phytothérapie, activité physique, gestion du stress) peuvent contribuer à améliorer le bien-être au quotidien.

Notre équipe de rédacteurs est composée de docteurs en médecine, biochimistes, naturopathes et d’experts en nutrition, micronutrition et diététique. 

Sources : 

1 - Patricia A. Hunt et al. Female Reproductive Disorders, Diseases, and Costs of Exposure to Endocrine Disrupting Chemicals in the European Union. The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, Volume 101, Issue 4, 1 April 2016, Pages 1562–1570.

2 - Borghese B, Chartier M, Souza C, Santulli P, Lafay-Pillet MC, de Ziegler D, Chapron C. ABO and Rhesus blood groups and risk of endometriosis in a French Caucasian population of 633 patients living in the same geographic area. Biomed Res Int. 2014 doi: 10.1155/2014/618964, 2014.

3 - L.V. Farland et al. Associations among body size across the life course, adult height and endometriosis. Human Reproduction, Volume 32, Issue 8, 1 August 2017, Pages 1732–1742.

4 - B.Borghese et al. Endometriosis and genetics: What responsibility for the genes? Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction Volume 39, Issue 3, May 2010, Pages 196-207

5 - Taylor R.N., et al. Angiogenic factors in endometriosis Ann N Y Acad Sci 2002 ; 955 : 89-100discussion 18, 396-406.

6 - Khanaki K, Nouri M, Ardekani AM, Ghassemzadeh A, Shahnazi V, Sadeghi MR, Darabi M, Mehdizadeh A, Dolatkhah H, Saremi A, Imani AR, Rahimipour A. Evaluation of the relationship between endometriosis and omega-3 and omega-6 polyunsaturated fatty acids. Iran Biomed J. 2012;16(1):38-43.

7 - Parazzini F, Chiaffarino F, Surace M, Chatenoud L, Cipriani S, Chiantera V, Benzi G, Fedele L. Selected food intake and risk of endometriosis. Hum Reprod. 2004 Aug;19(8):1755-9. Epub 2004 Jul 14.

8 - Upson K, De Roos AJ, Thompson ML, Sathyanarayana S, Scholes D, Barr DB, Holt VL. Organochlorine pesticides and risk of endometriosis: findings from a population-based case-control study. Environ Health Perspect. 2013 Nov-Dec;121(11-12):1319-24. doi: 10.1289/ehp.1306648. Epub 2013 Nov 5.

9 - Marziali M, Venza M, Lazzaro S, Lazzaro A, Micossi C, Stolfi VM. Gluten-free diet: a new strategy for management of painful endometriosis related symptoms? Minerva Chir. 2012 Dec;67(6):499-504

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