La santé intestinale et le microbiote

Tout savoir sur les intolérances : lactose, gluten, fructose, FODMAPS, histamine

Rédigé par Experts COPMED
26/12/2024

Les intolérances alimentaires sont devenues un enjeu de santé majeur qui affectent, parfois silencieusement, des millions d'individus à travers le monde. Du lactose au gluten, en passant par le fructose, les FODMAPs et l'histamine, comprendre ces réactions peut transformer le bien-être au quotidien.

COMPRENDRE LES INTOLÉRANCES ALIMENTAIRES

L’intolérance alimentaire est une réaction qui n’implique pas le système immunitaire et qui résulte souvent d'une incapacité à digérer correctement certains aliments, soit en raison d'un déficit enzymatique soit en raison d'une irritation intestinale.

Il est courant de confondre intolérances alimentaires et allergies alimentaires, mais les deux conditions sont fondamentalement différentes. Une allergie alimentaire est une réponse du système immunitaire à un allergène, ce qui provoque une production d'anticorps (IgE). Ces anticorps déclenchent ensuite une série de réactions immunitaires, dont la libération d'histamine.

Ainsi, une personne intolérante peut souvent tolérer de petites quantités d'un aliment problématique, contrairement à une allergie, où même une infime quantité peut déclencher une réaction sévère.

Le nombre de personnes touchées par des intolérances alimentaires a considérablement augmenté au cours des dernières décennies. Plusieurs facteurs contribuent à cette augmentation, notamment les changements dans les régimes alimentaires modernes, riches en aliments transformés et pauvres en fibres ainsi que l'exposition à des polluants environnementaux et des additifs alimentaires. De plus, le stress, souvent lié à notre mode de vie actuel, peut amplifier les sensibilités alimentaires car il perturbe le bon fonctionnement du système digestif.

Femme concernée par une intolérance alimentaire

Les principales intolérances alimentaires sont :

  • Lactose : le lactose est un sucre présent dans le lait et les produits laitiers.
  • Gluten : le gluten est une protéine présente dans les céréales comme le blé, l’orge et le seigle. 
  • Fructose : le fructose, un sucre naturellement présent dans les fruits, le miel et certains édulcorants.
  • FODMAPs : les FODMAPs sont un groupe de glucides mal absorbés par l'intestin.
  • Histamine : l'histamine est une substance présente dans certains aliments fermentés ou vieillis mais aussi libérée naturellement par l’organisme lors de réactions allergiques ou inflammatoires.

Quels sont les symptômes d'une intolérance ?[1][2][3]

Les désagréments engendrés par une intolérance alimentaire peuvent varier d'intensité et de type selon chaque individu et l'aliment incriminé. Les plus fréquents incluent souvent des :

  • Ballonnements.
  • Maux de ventre.
  • Diarrhées ou constipation.
  • Maux de tête.
  • Fatigue persistante.
  • Nausées.

Ces troubles apparaissent généralement plusieurs heures après la consommation de l’aliment et disparaissent une fois celui-ci éliminé du régime alimentaire.

Intolérance alimentaire, que faire ?

Lorsqu’une crise survient, il est important d'agir rapidement pour soulager les troubles et éviter leur aggravation. Voici quelques actions à mettre en place :

  • Éviter immédiatement l'aliment en cause : dès que vous identifiez l'aliment responsable, arrêtez de le consommer. Cette étape est essentielle pour permettre au système digestif de commencer à se rétablir sans ajouter de nouvelles irritations.
  • Prendre des enzymes digestives : dans certains cas, l'utilisation d'enzymes spécifiques sous forme de compléments alimentaires peut s’avérer utile. Par exemple, une complémentation en DAO permet de maintenir un bon équilibre de l’histamine et éviter l’intolérance.
  • Boire de l'eau : une bonne hydratation aide à stimuler le processus digestif et à éliminer plus rapidement les substances irritantes de l'organisme. L'eau peut également apaiser les muqueuses intestinales irritées et réduire les ballonnements.
  • Se reposer : le corps a besoin de temps pour récupérer après une crise d'intolérance alimentaire. En vous reposant, vous permettez à votre système digestif de fonctionner plus efficacement, réduisant ainsi les symptômes comme la fatigue et les crampes abdominales.
  • Consulter un professionnel de santé si les signes persistent ou s'aggravent.

Comment détecter des intolérances alimentaires ?

La détection d’une intolérance alimentaire n’est pas toujours simple car les signes peuvent être variés et apparaître plusieurs heures après l’ingestion de l’aliment en question. Cependant, si vous avez des signes, plusieurs méthodes permettent de déterminer si vous souffrez d’une intolérance alimentaire.

Tenir un journal alimentaire

L’une des premières étapes consiste à tenir un journal alimentaire. Ce carnet permet de noter tous les aliments consommés et les troubles ressentis afin de repérer des schémas récurrents et identifier les aliments problématiques. Le journal doit être tenu pendant plusieurs semaines pour avoir un aperçu clair.

Faire un régime d'élimination

Une autre méthode couramment utilisée est le régime d'élimination. Cette approche consiste à supprimer temporairement les aliments suspects pendant environ 2 à 6 semaines. Pendant cette période, les troubles devraient diminuer ou disparaître si un aliment est la cause de l'intolérance. Ensuite, les aliments sont réintroduits progressivement, un par un, afin de vérifier si les symptômes réapparaissent après la consommation. Cela permet d’identifier clairement quel aliment est à l’origine de l’intolérance.

Réaliser des tests

En complément de ces méthodes, des tests peuvent être effectués pour confirmer une intolérance alimentaire. Le test respiratoire à l’hydrogène est couramment utilisé pour diagnostiquer les intolérances au lactose ou au fructose. Ce test peut être réalisé en laboratoire ou en centre spécialisé. Il consiste à mesurer l’hydrogène expiré avant et après l’ingestion d’une solution contenant du lactose ou du fructose afin de détecter une éventuelle fermentation anormale dans l’intestin.

Un autre test, appelé test de la perméabilité intestinale, évalue si la paroi intestinale est devenue trop perméable, laissant passer des substances qui peuvent provoquer des intolérances et des inflammations. Ce test peut être réalisé facilement grâce au test : Êtes-vous concerné par une porosité intestinale ?, disponible sur notre site et qui, en quelques minutes, Finalisé en seulement quelques minutes, ce test a été conçu pour vous aider à mieux comprendre l'état de votre intestin.

La prise de sang et les tests génétiques sont également utilisés pour diagnostiquer certaines intolérances ou pour identifier des déficiences enzymatiques.

Consulter un professionnel de Santé

Il est recommandé de consulter un professionnel de santé pour un diagnostic précis.

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QUELLES SONT LES PRINCIPALES INTOLÉRANCES ?

L'intolérance au lactose concerne 65% de la population

L'intolérance au lactose

Qu'est-ce que l'intolérance au lactose ?

L'intolérance au lactose est une incapacité partielle ou totale à digérer le lactose, un sucre présent dans le lait et les produits laitiers.

Environ 65 % de la population mondiale perd progressivement sa capacité à digérer le lactose après l’enfance, en raison d’une diminution naturelle de la production de lactase, l’enzyme nécessaire à la digestion de ce sucre présent dans les produits laitiers.

Cette enzyme permet de scinder le lactose en deux composants plus simples, le glucose et le galactose, qui peuvent ensuite être absorbés dans la circulation sanguine.

Cependant, chez les personnes intolérantes au lactose, la production de lactase est insuffisante ce qui empêche la décomposition correcte du lactose. En conséquence, le lactose non digéré passe dans le côlon, où il est fermenté par des bactéries, produisant des gaz et des acides gras, entraînant des troubles. Ce déficit enzymatique est à l'origine de l'intolérance et sa sévérité varie selon les individus.

Les effets d’une l'intolérance au lactose

Les troubles liés à une intolérance au lactose apparaissent généralement entre 30 minutes et deux heures après la consommation de produits contenant du lactose. Les troubles digestifs les plus courants incluent des ballonnements, des diarrhées, des crampes abdominales, des gaz et parfois des nausées. La sévérité des symptômes varie en fonction de la quantité de lactose consommée et du degré de déficience en lactase.

Il est important de noter que ces troubles peuvent également être influencés par d'autres facteurs, comme la composition générale du repas ou la santé intestinale. Les individus peuvent parfois tolérer mieux le lactose lorsqu'il est consommé avec d'autres aliments, car cela ralentit le passage du lactose dans l'intestin grêle.

Mieux vivre avec une intolérance au lactose

La gestion de l'intolérance au lactose repose principalement sur la limitation ou l'élimination des produits contenant du lactose. Heureusement, il existe de nombreuses options pour les personnes intolérantes.

Les produits sans lactose sont une alternative courante. Il existe des versions sans lactose de nombreux produits laitiers comme le lait, le yaourt et le fromage qui permettent aux personnes intolérantes de continuer à consommer ces aliments sans désagréments. En effet, ces produits contiennent déjà la lactase nécessaire à la digestion du lactose.

En complément, une supplémentation en lactase peut être envisagée pour faciliter la digestion des aliments contenant du lactose. Cette enzyme que l’on retrouve sous forme de complément alimentaire améliore la digestion du lactose et permet de consommer certains produits laitiers plus sereinement.

L'intolérance au gluten

Qu'est-ce que l'intolérance au gluten ?

Le gluten est une protéine naturellement présente dans certaines céréales comme le blé, l’orge, le seigle et l’épeautre. Il joue un rôle important dans la texture des produits à base de farine, comme le pain et les pâtes, en leur conférant élasticité et consistance.

L'intolérance au gluten est souvent appelée sensibilité au gluten non cœliaque. En effet, dans l'intolérance au gluten, la consommation de cette protéine provoque des troubles désagréables sans pour autant déclencher une réaction immunitaire auto-immune ou endommager la paroi intestinale, comme c'est le cas dans la maladie cœliaque.

Les effets d’une l'intolérance au gluten

Les troubles digestifs de l’intolérance au gluten peuvent inclure des ballonnements, des douleurs abdominales, de la diarrhée ou de la constipation. Toutefois, les désagréments ne se limitent pas à l'appareil digestif. De nombreuses personnes signalent des désagréments extra-digestifs, tels que la fatigue, des douleurs articulaires ou musculaires, des maux de tête, et parfois même des troubles de l’humeur comme l’anxiété ou la dépression.

L’adoption d’une alimentation sans gluten

Adopter une alimentation sans gluten est la principale solution pour éviter les symptômes liés à cette intolérance. Cela implique d'éliminer toutes les sources évidentes de gluten, comme le pain, les pâtes, les biscuits… Mais également les sources cachées que l’on trouve dans des aliments transformés, des sauces et certains produits industriels. Les substituts au gluten sont de plus en plus accessibles. Les farines de riz, de maïs, de sarrasin ou encore de quinoa sont des alternatives répandues.

Cependant, il est important de lire attentivement les étiquettes, car certains produits peuvent contenir des traces de gluten. Il faut également veiller à éviter les contaminations croisées lors de la préparation des repas à la maison ou au restaurant.

Adoptez un régime sans gluten si vous êtes concerné par une intolérance au gluten

L'intolérance au fructose

Qu'est-ce que l'intolérance au fructose ?

L’intolérance au fructose, également appelée malabsorption du fructose, est une condition dans laquelle le corps est incapable d’absorber correctement le fructose, un sucre naturellement présent dans les fruits, le miel, et certains légumes. Le fructose est également utilisé comme édulcorant dans de nombreux aliments transformés, sous forme de sirop de maïs à haute teneur en fructose. 

Lorsque le fructose n’est pas bien absorbé dans l’intestin grêle, il passe dans le côlon, où il est fermenté par les bactéries, provoquant des troubles digestifs désagréables. Il existe également une forme plus grave d’intolérance appelée intolérance héréditaire au fructose, qui est une maladie génétique rare affectant l'enzyme nécessaire à la décomposition du fructose dans le foie

Les signes d’une l’intolérance au fructose

Les personnes atteintes d'intolérance au fructose présentent généralement des désagréments digestifs similaires à ceux observés dans d'autres types d'intolérances alimentaires. 

L’intensité des symptômes dépend souvent de la quantité de fructose ingérée, ainsi que de la présence d'autres facteurs aggravants comme une flore intestinale déséquilibrée qui peut inhiber davantage l'absorption du fructose.

L’éviction du fructose

La gestion de l’intolérance au fructose repose principalement sur l’élimination ou la réduction des aliments riches en fructose dans l’alimentation. Cela inclut la plupart des fruits, les édulcorants comme le miel ainsi que les produits contenant du sirop de maïs à haute teneur en fructose. Il est également recommandé d'éviter les aliments qui contiennent du sorbitol, un édulcorant artificiel qui inhibe encore plus l'absorption du fructose.

L'intolérance aux FODMAPs

Qu’est-ce que les FODMAPs ?

Les FODMAPs sont des glucides à chaîne courte mal absorbés par l'intestin, qui fermentent rapidement sous l'action des bactéries intestinales. L'acronyme FODMAPs signifie : Fermentescibles, Oligosaccharides, Disaccharides, Monosaccharides et Polyols. Ces molécules sont présentes dans de nombreux aliments courants, comme les céréales, les légumes, les fruits et les produits laitiers.

Le rôle des FODMAPs dans le système digestif est complexe. Lorsque les FODMAPs ne sont pas bien absorbés, ils attirent de l'eau dans l'intestin, ce qui peut entraîner des ballonnements et des douleurs abdominales. De plus, lorsqu'ils sont fermentés par les bactéries du côlon, ils produisent des gaz, aggravant encore les symptômes chez les personnes sensibles

Les signes d’une intolérance aux FODMAPs

Les désagréments de l'intolérance aux FODMAPs sont majoritairement digestifs et incluent également des ballonnements, des douleurs abdominales, de la diarrhée et parfois de la constipation. Ces troubles sont particulièrement fréquents chez les personnes souffrant du Syndrome de l'Intestin Irritable (SII), une condition dans laquelle la gestion des FODMAPs peut jouer un rôle crucial.

Le choix d’un régime pauvre en FODMAPs

Le régime pauvre en FODMAPs se divise en trois phases principales :

  • Phase d’élimination : il s'agit d'une période de 4 à 6 semaines durant laquelle les aliments riches en FODMAPs sont retirés de l'alimentation. Cela permet de voir si les troubles s'atténuent.
  • Phase de réintroduction : après la phase d'élimination, les FODMAPs sont réintroduits progressivement, un groupe à la fois, pour identifier lesquels déclenchent des désagréments et à quelle dose.
  • Phase de maintien : une fois les aliments problématiques identifiés, un plan alimentaire personnalisé est établi pour maintenir un confort digestif.

Les aliments riches en FODMAPs incluent les oignons, l'ail, le blé, les légumineuses, certaines pommes, poires et autres fruits, ainsi que les édulcorants comme le sorbitol. Les aliments pauvres en FODMAPs, comme les bananes, les carottes, les pommes de terre et les viandes non transformées, sont généralement bien tolérés.

Vivre avec une intolérance aux FODMAPs

Vivre avec une intolérance aux FODMAPs nécessite une bonne planification des repas. Il est utile de préparer des menus à l’avance en tenant compte des aliments tolérés. Pour vous aider à adopter un régime alimentaire sans FODMAPs, Perrine, diététicienne-nutritionniste au sein des Laboratoires COPMED, a concocté pour vous un livret de recettes afin de vous guider pas à pas.

Pour une meilleure gestion des troubles digestifs, les compléments alimentaires formulés sans FODMAPs sont un allié précieux à combiner avec un régime adapté.

L'intolérance à l'histamine

Qu'est-ce que l'histamine ?

L'histamine est une molécule naturellement présente dans le corps, jouant un rôle important dans le système immunitaire, notamment lors de réactions allergiques et inflammatoires. Elle est également présente dans de nombreux aliments, notamment ceux qui sont fermentés ou vieillis. 

Normalement, l’histamine est dégradée par une enzyme appelée diamine oxydase (DAO). Lorsque le corps produit une quantité insuffisante de cette enzyme, ou lorsqu'il y a un excès d'histamine provenant de l'alimentation, cela peut entraîner une accumulation d'histamine dans le corps, provoquant ainsi des troubles d'intolérance.

Les réactions d’une intolérance à l’histamine

Les signes d’une intolérance à l'histamine peuvent varier mais sont souvent similaires à ceux d'une réaction allergique. Ils incluent des maux de tête, des éruptions cutanées et démangeaisons, une congestion nasale, des bouffées de chaleur, des troubles digestifs comme la diarrhée et parfois des palpitations cardiaques. Ces troubles apparaissent généralement après la consommation d'aliments riches en histamine.

Un régime alimentaire adapté

Pour bien gérer une intolérance à l’histamine, il est nécessaire de suivre un régime alimentaire adapté en évitant les aliments riches en histamine tels que les fromages vieillis, les produits fermentés (miso, tamari), les charcuteries, les poissons en conserve, ainsi que certaines boissons alcoolisées comme le vin rouge et la bière, qui peuvent exacerber les symptômes. 

En complément, pour les personnes présentant une carence en diamine oxydase (DAO), l'enzyme responsable de la dégradation de l'histamine, une supplémentation en DAO peut être utile. Cette approche aide à réduire l'accumulation d'histamine et à atténuer les désagréments. La prise de compléments alimentaires contenant du diamine oxydase peut ainsi faciliter la régulation naturelle de l'histamine dans l'organisme.

5 POINTS CLÉS POUR MIEUX COMPRENDRE ET GÉRER VOS INTOLÉRANCES ALIMENTAIRES 

Les intolérances alimentaires affectent un grand nombre de personnes et sont souvent confondues avec les allergies, bien qu'elles n'impliquent pas le système immunitaire.

Les principales intolérances sont le lactose, le gluten, le fructose, les FODMAPs et l’histamine.

Les signes des intolérances les plus courants sont les ballonnements, les diarrhées ou constipation, les maux de tête, la fatigue et les douleurs abdominales.

La gestion des intolérances commence par l'identification (généralement par un test), l'adoption d'un régime spécifique, la complémentation de son alimentation par des suppléments adaptés et la consultation d’un professionnel de santé.

La complémentation en DAO, en diamine oxydase (DAO),  peut aider à gérer les signes d'intolérance à l'histamine.

Sources :

[1] Allergie alimentaire : définition et symptômes - AMELI

[2] Intolérance au lactose : définition et symptômes - AMELI

[3] Les symptômes, le diagnostic et l'évolution de l'intolérance au gluten - AMELI

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